Le meilleur des mondes de Aldoux Huxley
Le
meilleur des mondes
Aldoux
Huxley
Editions
Pocket
Dystopie / Littérature d’anticipation
285
pages
4€
Résumé
La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions,
les êtres humains naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de
reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des
sensations et des instincts programmés. La société est organisée, hiérarchisée
et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités
et ses envies maîtrisées, disciplinées, accomplies. Chacun concourt à l'ordre
général, c'est-à-dire travaille, consomme et meurt, sans jamais revendiquer,
apprendre ou exulter.
En marge de cette société, demeure une petite communauté d’hommes
appelés « primitifs ». Ils vivent dans une société coopérative,
naissent d’un père et d’une mère, et, pire encore, ont des sentiments et des
rêves. Le " Sauvage ", qui a lu tout Shakespeare et le cite comme une
Bible, peut-il être un danger pour le " monde civilisé " ?
Mon avis
Ce livre a été publié en 1932 (ce qu'il faut vraiment garder à l'esprit en le lisant), et reste plutôt d’actualité.
Le sujet de ce livre est le progrès de la science en ce qu’il
affecte les individus. Les gouvernants n’ont qu’une seule chose à
l’esprit : la stabilité sociale à tout prix. Les populations sont des
esclaves consentants de cette société car « amoureux » de leur
servitude : de la sécurité économique et physique, de la stabilité et de
la satisfaction qu’elle leur procure.
On est confronté à la manipulation des médias, la
manipulation des gouvernants (qui, par exemple, lisent alors que cela est
interdit au reste de la population), la manipulation des pensées des individus.
La population est formatée, uniformisée, cadrée, dès la naissance.
Les individus sont répartis par caste : les Alpha (la
classe dirigeante), les Bêta (la classe des travailleurs intelligents), les
Gamma (la classe moyenne), les Omega et les Epsilon (les classes les plus
basses, affectées aux tâches manuelles et de faible importance).
Dans chaque caste, les individus sont strictement identiques,
génétiquement uniformisés grâce au clonage et au fait qu’ils soient programmés
génétiquement.
Les concepts de famille, d’amour et de maternité sont bannis.
Le bonheur permanent et perpétuel est une obligation. Il est presque vital de
s’amuser, d’avoir des loisirs et du plaisirs. La sexualité est libre, les
drogues sont une norme.
Au milieu de toute cette société lissée, il y a Bernard Marx,
un Alpha « raté ». Le clonage n’a pas totalement réussi, il est donc
différent physiquement, ce qui va lui permettre de se poser des questions sur
son environnement. Il est l’incarnation des individus de notre société :
malheureux, avec l’envie de se conformer, d’être reconnu et valorisé. Il finira
par retrouver sa singularité et son individualité.
Levina Crowne, quant à elle, incarne la parfaite réussite du
système. Même si elle a tendance à ressentir un certain amour pour ses quelques
partenaires, elle n’ose pas déviée de la ligne de conduite imposée par la société.
Enfin, on rencontre John « Le Sauvage ». Né de
façon naturelle, il vit dans la Réserve et n’a pas subi le conditionnement de
ce monde. Il est brutal avec Levina, qu’il considère comme une
« courtisane impudente » (ce qui traduit aussi une réalité
d'actualité en 1932 lors de la publication du livre : « Une femme
n'est pas censée exprimer directement son désir, et si elle n'est pas vierge
alors sa moralité est douteuse »).
Sa qualification de « Sauvage » mène le lecteur à
s’interroger sur ce point : Qui est le sauvage ? Quelle définition
donnons-nous à la civilisation ?
Un classique du genre dystopique, à lire ! Même s’il
faut garder à l’esprit sa date de parution (notamment pour le côté sexiste de
certains personnages).
Lily
Bonne lecture !
Commentaires
Enregistrer un commentaire