Chère Fubuki Katana de Annelise HEURTIER
Chère Fubuki Katana
Annelise HEURTIER
Editions Casterman
Roman contemporain / Young Adult
305 pages
14,90€
Résumé
Au lycée ou même chez soi, quand on vit au Japon,
on n'étale pas ses problèmes. Pourtant, Emi aurait beaucoup à dire : le
harcèlement qu'elle subit, l'attitude de ses parents... et surtout cette
culpabilité qu'elle essaie d'enfouir depuis plusieurs mois. Emi ne se confie
jamais. Elle se réfugie dans ses mangas et fait semblant que tout va bien.
Jusqu'à ce qu'une rencontre lui donne envie de s'ouvrir enfin. Mais à qui
peut-on se fier dans une société où les apparences peuvent l'emporter sur la
vérité ?
Ce roman est un roman jeunesse destiné aux
adolescents de 15/17 ans environ. Cela se ressent dans l’écriture, malgré le
fait que certains mots de vocabulaire plutôt complexes sont semés tout au long
de la lecture (type : phylactère). On les dirait tombés là par hasard !
Le roman est construit à la manière des romans
japonais : avec lenteur, et beaucoup de vie quotidienne, d’instants.
Pour ce qui est du contenu, l’autrice nous plonge
au cœur de la culture japonaise : l’esprit de collectivité qui prime sur l’individu,
la culture de la réussite scolaire pour l’honneur de ses parents, l’évitement
perpétuel de la gêne d’autrui, le respect d’autrui en ne lui imposant pas ses
sentiments (« personne n’a envie de s’embarrasser des problèmes des autres »,
« les problèmes ne se montrent pas »), l’évitement de la honte et la
conformité à tout prix aux standards de la société (ne pas être victime de quoi
que ce soit, avoir un père et une mère, être irréprochable scolairement). L’autrice
dépeint cette sociabilité poussée à son extrême.
Je ne me suis pas attachée aux personnages, mais
les sujets abordés sont essentiels ! Emi est victime de harcèlement
scolaire. Bien que l’histoire prenne racine dans la culture japonaise, cela
peut être aisément transposé à ce que l’on connait : la honte ressentie
par la victime, l’impression de ne pouvoir se tourner vers personne, la
nécessité de ne pas se taire, l’incompréhension entre les adolescents et leurs
parents, la remise en question des croyances anciennes (ici la question de la
place des Burakumin) …
Pour ce qui est du dénouement et de la révélation,
je l’avais compris à l’instant même où l’autrice évoque ce fait au début du
roman. Mais cela n’enlève rien au cheminement des personnages et à l’intérêt de
cette histoire.
Ce livre est à mettre entre les mains des
adolescents ! Il sera une bonne base pour entamer une discussion autour du
harcèlement : prévention, ouverture à libérer la parole.
Lily
Bonne lecture!
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