Le silence de la mer de Vercors




Le silence de la mer 
Vercors
Editions Le livre de poche
Romans classiques / XXe siècle
50 pages
6,20 €





Résumé.

Sous l'Occupation, une famille française est contrainte de loger un officier allemand : c'est un homme de grande culture, souriant, sensible et droit. Pourtant, soir après soir, le nouveau maître du pays ne trouvera que le silence obstiné de ses hôtes, un silence au creux duquel apparaît toute "la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui luttent".






Mon avis.

Avant toute chose, je voudrais préciser que cette histoire a été écrite en 1942, soit pendant la seconde Guerre Mondiale, à l’intention des Français sous l’Occupation.

Le contexte est très important, car on rend alors toute la mesure et l’impact de cette histoire : Vercors y dénonce cet ennemi qui se veut agneau pour mieux se faire accepter des Français. L’auteur incite les Français à la résistance passive (par le biais du silence) et met en garde contre l’attitude courtoise et polie des soldats allemands, qui cachent leurs réelles intentions.

Le récit en soit est très court (à peine 50 pages). Il se lit vite, et laisse une trace après son passage. J’imagine sans peine le trouble qu’a pu faire naître cette histoire entre les mains du lecteur de 1942. C’est avec ce regard là qu’il faut se plonger dans ce livre.
Car ce n’est pas qu’une histoire, c’est un récit fait pour dénoncer !

Cette nouvelle est superbement bien travaillée ! L’auteur fait de son personnage principal, un allemand cultivé, policé, plutôt qu’un barbare. Cette approche est d’autant plus efficace qu’elle reflète la réalité (du moins, dans les premiers temps de l’Occupation). Il vise à mettre en garde contre l’ennemi, à rester vigilant.

La jeune fille, qui -impassible- garde le silence en toute circonstance, représente ce que Vercors voudrait que la France soit : digne et silencieuse face à l’ennemi. C’est un message d’espoir.

Quant à l’oncle, silencieux également, est le narrateur. C’est à travers ses yeux que l’on voit tout le récit. Il représente la mise en garde, l’appel à l’observation, la vigilance.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, elle devrait être étudier au lycée ! Les sentiments se mélangent au fur et à mesure de la lecture : au départ, j’ai détesté cet allemand (car ennemi, et sachant les faits historiques, je crois que nous sommes un peu conditionnés à avoir du ressentiment envers ses soldats allemands liés à cette période de l’Histoire), puis tout comme l’oncle et la nièce, j’ai découvert un homme derrière le soldat !  Un homme (qui se présente en habits civils, qui plus est, afin d’accentuer cette humanité) polie, vertueux, respectueux… que l’on a envie de découvrir et d’apprécier. On en oubli presque qu’il est l’ennemi, jusqu’à ce qu’il réapparaisse dans son uniforme militaire et annonce que malgré son amour pour la France, il a demandé à aller au front. L’ennemi réapparaît, mais les mauvais sentiments ont, sinon disparus, au moins été atténués.

C’est là que réside la mise en garde de l’auteur ! Ne pas faire confiance à l’ennemi, ne pas relâcher sa vigilance !

En bref, je vous recommande cette lecture !

Lily

Bonne lecture !






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