Le pouvoir du chien de Thomas Savage




Le pouvoir du chien
Thomas Savage
Editions Gallmeister
Littérature américaine / XXe siècle
284 pages
9,20€
Service de presse



Résumé

L’histoire retrace la lente dégradation des relations entre deux frères issus d'une riche famille d'éleveurs du Montana, dont le quotidien rude et laborieux est soudain bouleversé par l'arrivée d'une femme.

Un huis clos d'une intensité psychologique, un western littéraire d'avant-garde sorti en 1967 qui porte atteinte au mythe du rude et viril cow-boy de l'Ouest. 





Mon avis


Ce livre sorti en 1967, raconte le quotidien de deux frères dans un ranch de l’Ouest américain rude en 1924. Georges, calme et un peu bourru, qui s’occupe de l’administratif, des choses un peu barbantes, moyen en tout, effacé, toujours un peu dans l’ombre de son frère. Les autres sont plutôt mal à l’aise lorsqu’il est dans la même pièce.
Et Phil, le stéréotype parfait du cow-boy : célibataire endurci, beau, virilité excessive (qui cache profondément tout autre chose), d’un abord facile, populaire dans sa sphère sociale, méprisant envers les femmes et tout ceux qui ne lui semble pas assez « mâle ». Phil excelle en tout, n’accepte pas la médiocrité des autres, donne des leçons à tout le monde, c’est aussi un manipulateur, calculateur, arrogant et impitoyable.

Leur vie bien réglée va être bousculée par le mariage de George avec Rose, une jeune veuve, et l’installation de celle-ci au ranch, avec son fils Peter. Ce dernier va faire l’objet de toute la haine de Phil, car un peu efféminé, aimant les fleurs en papier, contempler la nature et étudier dans les livres de médecine de son père (le défunt docteur de la ville). Ce mépris excessif ne trouvera son explication qu’à la fin du roman !
Phil va également s’en prendre à Rose. Il va l’humilié directement ou par son silence, la mépriser, jusqu’à la mener à sa perte. Par jalousie ? il en veut à son frère d’avoir amené cette femme chez eux. Une femme n’a rien à faire là. Par ce qu’elle représente quelque chose qu’il n’est pas ?




Le dernier personnage central de cette histoire est Bronco Henri. Nous ne le verrons jamais, car mort bien avant le début du récit, mais très présent au travers des souvenirs de Phil. Ce cow-boy, ancienne génération, a été le mentor de Phil. Il représente un idéal de vie, de virilité, de beauté.

Le développement de l’intrigue se fait de façon presque statique, on n’a pas l’impression d’avancer beaucoup dans l’histoire. Parfois, l’auteur fait une digression sur un autre personnage, dont on comprend ensuite la place dans le huis-clos de départ. Tout cela, pourtant, ne fait que contribuer à la mise sous tension, et à l’angoisse que provoque le personnage de Phil.

Les 50 dernières pages sont parfaitement maîtrisées, c’est juste fou ! Tout se résout, on comprend les enjeux et les intentions profondes des personnages. J’ai été très surprise et j’ai trouvé géniale la toute dernière page !

Je ne peux que vous recommander ce livre !

Lily

Bonne lecture !





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